Pisseleux 6fev1944 10:41AM
Par une matinée grise, un bombardier américain crêve les nuages au dessus d'un village et tombe en morceaux dans les rues: une tragédie et un double miracle vont unir le village et les Etats Unis de générations en générations.

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Les témoins des évènements et ceux qui ont fait vivre ce lien d'amitié franco-américain
Extraits traduits du livre de Pete Flores évoquant les souvenirs de Joe Pino après la guerre.
Pete Flores racontant la dernière mission de Joe Pino

Joe Pino était mentalement préparé à voler pour sa mission suivante au coeur de l'Allemagne dans une Forteresse Volante B-17 fraichement mise en service et pas encore baptisée. La guerre était en pleine escalade et ni Joe ni aucun des ses camarades membres d'équipage n'avait eu le temps de donner un nom à leur avion de guerre surchargé.
La Forteresse Volante B-17 sur laquelle il avait été affecté était spécifiquement conçue pour l'éffort de guerre. Elle était construite par Boeing Aircraft. Les versions initiales sortirent d'usine dans les années 1930. C'était la plus grande Forteresse Volante de sa catégorie. Les premiers modèles subirent une série de modifications, incluant les dimensions et l'armement. Selon les équipages de vol, ce n'était pas un avion confortable, il était conçu pour la guerre. Après une suite de changements et d'ajout d'armement, l'élément le plus efficace dans la Forteresse Volante toute entière était la mise au point et l'installation du viseur de bombardement Norden qui aidait à écraser les cibles allemandes. Quelques un des modèles les plus récents en étaient équipés. L'avion de Joe n'en faisait pas partie. Les pilotes se fiaient au bombardement à vue des cibles.
Déjà un vétéran de six missions au dessus de territoires hostiles, il se sentait confiant dans la capacité du puissant bombardier à le rammener sain et sauf. La veille au soir de la septième mission, la confiance de Joe s'est transformé en une joyeuse humeur. Il a invité son proche ami et camarade d'équipage O.S. McIver à le rejoindre au Club des Sous-Officiers pour une fête.
McIver, un jeune home de courte mais robuste stature venu de Tishomingo, dans l'Oklahoma, était le meilleur ami de Joe.
McIver ne pouvait pas entrer dans le Club des Sous-Officiers. Il avait oublié sa carte de membre. Il voulait rentrer aux baraquements mais l'ingénuité de Joe a réglé ce problème mineur et les voila partis à la recherche de bon temps.
Ils sont rentrés à leurs quartiers tôt en préparation de la mission du jour suivant. Les jours précédents, l'escadron avait volé sur la même mission, une course de bombardement vers une usine Nazi de construction d'avions en dehors de Paris avec aucune résistance. Pour Joe, simple mitrailleur, le Dimanche 6 Février 1944 ne serait rien d'autre qu'une autre sortie "pour aller chercher le lait" comme l'équipage aimait les nommer.
Il était cinq heures du matin, le soleil n'avait pas encore envahi le jour. Encore somnolant et légèrement étourdi, Joe s'est dirigé à pieds vers son casier pour se préparer pour ce qui allait être sa septième mission. Alors qu'il revêtait sa combinaison, le mitrailleur de vingt ans a ressenti un sentiment de fierté et d'excitation. La sixième mission de Joe avait été semblable à une simple brise volant au dessus de la France occupée. Il se sentait certain que cette mission se passerait tout aussi bien.
En arrivant sur le tarmac, il pouvait voir les rangées de bombardiers B-17 en train d'être préparés pour la mission de bombardement. Les rayons dorés du soleil pénétrèrent un amas de nuages éloignés à l'horizon et jetant de longues ombres partant des queues des bombardiers alignés sur la piste. C'était sensé être un vol de huit heures. Le temps de vol officiel, selon les archives, était de six heures et trente minutes entre la rentrée et la sortie du train d'atterrissage. Tout en embarquant sur l'avion fraîchement arrivé, Joe repose son corps contre son parachute tandis que son copain McIver étire son corps sur le sol du long appareil.
Un par eu, les avions décollent. L'avion de Joe, troisième sur la ligne de décollage, les placerait dans la position centrale de la formation. Alors que les bombardiers lourdement chargés commencèrent leur montée pour rejoindre le groupe, un escadron de bombardiers moyens B-26 apparut soudain dans le ciel sur une trajectoire menant à une collision avec son avion. Instinctivement, le pilote Lieutenant Kurtzberg penche le B-17 pour éviter de heurter les autres avions. Dans un effort pour empêcher un désastre, Dans un effort pour empêcher un désastre, l'avion de Joe est forcé de se dérouter de son chemin initial. Rejoignant en vol sa formation après avoir été détourné sur plusieurs miles, l'avion termine son chemin en position "de queue de Charlie"; la position la plus vulnérable de la formation. Ayant déjà volé dans le passé, Joe sait que leur position de vol est au centre de la formation. Il jure en silence contre l'escadron de B-26 pour avoir dérangé leur espace aérien.
L'avion numéro 238015 vole en position haute. La mission continue vers la zone cible sans encontrer d'opposition adverse. Alors que les bombardiers atteingnent la zone désignée ils trouvent des nuages couvrant la cible. Les briefings du début de matinée avaient donné comme consigne aux avions de rentrer à la base sans larguer les chargements de bombes s'ils n'avaient pas de contact visuel avec la zone cible. L'avion n'était pas équipé du matériel "pathfinder" (éclaireur) spécifiquement conçu pour les cibles dissimulées par la couche nuageuse.
L'atmosphère devenait brumeuse au dessus de la zone cible tandis que les bombardiers faisaient leur approche. Des nuages épars semblaient cacher les bombardiers alors qu'ils s'approchaient de leur point de larguage. Après quatre heures de vol, une forte concentration d'artillerie anti-aérienne troua de ses points noirs le ciel du matin. D'énormes bouffées de fumée noire semblables à du popcorn brûlé entourrèrent les bombardiers.
L'avion menant la formation, suivant les instructions du briefing du petit matin, décida de rentrer à la base sans larguer son leur chargement de bombes. Les cieux nuageux ne permettaient pas aux pilotes qu'acquérir visuellement leur cible. Tandis que l'avion leader de formation incline ses ailes loin à l'horizon, tous les autres avions l'imitèrent. Joe et McIver se sont sentis soulagés de savoir que leur mission serait bientôt terminée et qu'ils pourraient rejoindre leurs copains pour une boisson fraîche avant que la journée ne soit terminée.
Le destin avait un plan différent.
Environ vingt minutes après le début du voyage retour, des chasseurs enemis interceptèrent l'escadron. les chasseurs allemands apparurent sur les 3 heures faisant des passes sur les bombardiers, tournant de côté pour se protéger des mitrailleuses de calibre .50 des bombardiers, en montrant leur ventre en passant. Soudain, un chasseur allemand a percuté le cockpit du B-17. Un autre a pénétré une partie de l'aile gauche. Les deux pilotes, Kurtzberg et Miner se sont jetés sur les commandes tandis que l'avion entamait une descente verticale vers le sol en bas au loin. Le B-17 descend vite. Joe ne peux voir ni feu ni fumée, mais la sensation de chûter le fait paniquer pendant un instant. Il a essayé d'atteindre son parachute qui était posé par terre contre la structure du ventre de l'avion, mais alors qu'il le tire vers lui, l'avion se trouve entouré de flames et quelques secondes plus tard il entend une forte explosion.
Joe se souvient de l'artillerie anti-aérienne et de son avion qui perdait de l'altitude, mais le crash lui-même est perdu dans sa mémoire et dans le crash, et d'une certaine manière, il fut perdu aussi.
L'armée a considéré que Joe Pino était mort et en a informé sa famille. Ceux qui avaient assisté à sa chute en flammes vers le village de Pisseleux inhumèrent un autre homme dans le petit cimetière adjaçant, mais le nom sur cette tombe était Joe Pino.
Joe se souvient vaguement du crash. Il se souvient avoir ressenti de fortes mains l'attraper et le faire sortir d'un tas de sciure de bois. Les autres détails furent perdus pour le jeune homme. Des jours plus tard, il se réveille dan sun hopital allemand à Paris, la tête couverte de bandages protégeant une profonde entaille sur le front. Il n'avait aucune idée qu'il était le seul survivant ni que son destin en avait fait un soldat inconnu. Pendant plus d'un an sa famille à El Paso, au Texas, était dans l'ignorance du destin de Joe. Ils entendirent les familles des autres membres d'éuipage dire qu'il y avait un survivant mais ni eux ni l'armée ne savait qui ce survivant était.

Joe Pino was mentally prepared to fly his next mission into the heart of Germany in a newly commissioned yet unnamed B-17 Flying Fortress. The war was escalating and Joe nor any of his fellow crew mates had time to name the over loaded war plane.

The B-17 Flying Fortress he was assigned to was specifically designed for the war effort. It was built by Boeing Aircraft. Earlier versions were released in the 1930s. It was the largest Flying Fortress of its kind. The first models went through a series of modifications, including size and armament. According to the flying crews, it was not a comfortable aircraft, it was designed for war. After a series of changes and additional armament, the most effective item in the entire Flying Fortress was the design and implementation of the Norden bombsight that helped crush the German targets. Some of the newest models were equipped with it. Joe’s plane was not one of them. The pilots relied on visual targets.

Already a veteran of six missions over enemy territory he felt confident in the ability of the mighty bomber to bring him back safely. The evening before the seventh mission, Joe’s confidence turns into a joyous mood. He invites his close friend and fellow crew member O.S. Mclver to join him at the NCO Club for a celebration. 

Mclver, a short stocky young man from Tishomingo, Oklahoma, was Joe’s best friend.

Mclver was unable to get into the NCO CLUB. He forgot his membership card. He wanted to return to the barracks but Joe’s ingenuity fixed that minor problem and off they went in search of a good time.

They returned to quarters eariy in preparation for the next days mission. Days before, the squadron had flown the same mission, a bombing route to a Nazi aircraft assembly plant outside Paris with no resistance. To Joe, a gunnery man, Sunday February 6, 1944 would be just another milk run as the crew liked to call them.

It was 5 o’clock in the morning, the sun had not yet invaded the day. Sleepy and slightly lightheaded, Joe walked to his locker to prepare for what was to be his seventh mission. As he suited up for the mission, the 20- year-old gunner felt a sense of pride and excitement. Joe’s sixth mission was a breeze over occupied France. He felt sure that this mission would go just as well.

Arriving on the tarmac, he could see the rows of B-17 Bombers being readied for the bomb run. The sun’s golden rays penetrated a cluster of clouds in the distant horizon casting long shadows from the tails of the bombers lining the runway. It was supposed to be an 8 hour flight. Official flight time, according to records, was 6 hours 30 minutes from wheels up to wheels down. Boarding the newly arrived aircraft, Joe rests his body against his parachute as his buddy, Mclver stretches his frame on the floor of the long airplane.

One by one, the planes take off. Joe’s airplane, third in line for takeoff would put them in the center position of the formation. As the heavy bomb-laden bomber started its climb to join the group, a Squadron of B-26 medium sized bombers suddenly appear in the sky on a collision course with his plane. Instinctively, the pilot, Lt. Kurtzberg banks the B-17 to avoid hitting the other aircraft. In an effort to prevent a disaster, Joe’s plane is forced to reroute outside its assigned course. Flying back into formation after diverting miles away, the plane ends up as “tail-end Gharlie” the most vulnerable position in the formation. Having flown before, Joe knows that their flight position is in the center of the squadron. He curses silently at the sqadron or B-26’s for interfering in their air space.

Aircraft number 238015 is flying the high position. The mission continues to the target area without enemy resistance. As the bombers reach the assigned area they find clouds covering the target. Early morning briefings instructed the planes to return to base without dropping the bomb loads if they did not have visual contact with the target area. The aircraft was not equipped with pathfinders, equipment specifically designed when the target was cloud covered.

It was getting hazy over the target area as they made their approach. Scattered clouds seemed to hide the bombers as they neared the drop point. About four hours into the flight, a heavy concentration of flak dots the morning sky. Huge black puffs of smoke like burned popcorn surround the bombers.

The lead plane, following the early morning briefmg, decided to return to base without dropping their bomb load. Cloudy skies did not allow the pilots to visually see the target area. As the lead plane banks its wings into the distant horizon, all the other aircraft followed suit. Joe and Mclver felt relieved that the mission would soon be over and they would join their friends for a cool drink before the day was over.

Fate had a different plan.

About twenty minutes into the return trip, enemy fighters intercepted the squadron. German fighter planes appeared at the 3 o’clock position making passes at the bombers, turning sideways for protection from the bombers 50 caliber guns showing their underbelly as they passed by. Suddenly, a German fighter rams into the cabin of the B-17. Another fighter penetrates part of the left wing. Both pilots, Kurtzberg and Miner, slum over the controls as the plane assumes vertical descent into the ground far below. The B-17 is going down fast. Joe can’t see any fire or smoke, but the sensation of falling panics him momentarily. He tried to reach for his parachute lying against the framework of the bombers belly, but as he pulls it towards him, the plane is engulfed in flames seconds after he hears a loud explosion.

Joe remembers the flak and his plane losing altitude, but the crash itself is lost from his memory and in the crash, somehow he was lost too.

The Army considered Joe Pino dead and informed his family. Those who had witnessed his fiery descent into the village of Pisseleux buried a different man in the small cemetery nearby, but the name on the grave marker was Joe Pino.

Joe vaguely remembers the crash. He recalls feeling strong hands picking him up from a pile of sawdust. The rest was lost to the young airman. Days later, he wakes up in a German Hospital in Paris, his head covered in bandages nursing a deep gash on his forehead. He had no idea he was the lone survivor nor that his fate had cast him as the unknown soldier. For more than a year his family in El Paso, Texas was unaware of Joe’s fate. They heard from the families of the other crew members that there was one survivor but neither they or the Army knew who the survivor was.