Pisseleux 6fev1944 10:41AM
Par une matinée grise, un bombardier américain crêve les nuages au dessus d'un village et tombe en morceaux dans les rues: une tragédie et un double miracle vont unir le village et les Etats Unis de générations en générations.

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Les témoins des évènements et ceux qui ont fait vivre ce lien d'amitié franco-américain
Extraits traduits du livre de Pete Flores évoquant les souvenirs de Joe Pino après la guerre.
Pete Flores racontant la captivité de Joe Pino.

Il était réticent à partager ses expériences avec qui que ce soit. Il ne voulait jamais parler des mauvais moments, seulement les bons. Il plaisantait au sujet des moments difficiles pour effacer de son esprit les terribles pensées de la guerre. Mais cet artiste autodidacte, qui en ses jeunes années s'était immergé dans son propre monde imaginaire avec ses bandes dessinées, a révélé sa propre histoire d'emprisonnement à travers une série de dessins qu'il a dessiné et rapporté avec lui une fois libéré.
La collection de seize dessins que l'on peut trouver au début de chaque chapitre (de ce livre) raconte son histoire. Il y en a eu d'autres, mais le temps les a fait disparâitre dans les boiseries. Ses dessins dévoilent un monde de dureté, tristesse et désespoir, tout à fait semblable à son enfance. Il s'est retiré de ce qui était déplaisant en rejetant toute pensée de misère. Il ne pensait qu'aux moments heureux, racontant sur l'air de la plaisanterie des histoires d'espiègleries de ses copains et des moments drôles qu'ils passaient ensemble.
Mais ses oeuvres révellent un autre côté du trauma qui a occupé son esprit. La blessure à la tête qu'a subi Joe lors du fatidique crash de son avion a laissé une cicatrice longue de trois pouces au dessus de son oeil droit. Cette cicatrice physique avait disparu depuis longtemps, mais les cicatrices émotionelles et psychologiques restèrent en lui.
Parler de ses expériences en tant que prisonnier de guerre lui était difficile. Se souvenir des évènements de son emprisonnement et faire ressurgir ce moment où il a frollé la mort en lisant les lettres des témoins occulaires des faits le faisait changer d'humeur.
Il se mettait à faire les cent pas dans son magazin incapable de répondre à mes questions. Il restait les yeux fixés sur le plafond comme s'il se souvenait de ses copains et de la proximité qu'ils partageaient. Ensuite, après quelques instants de silence, il retrouvait ses esprits et essayait avec difficulté de changer le sujet pour des moments plus plaisants. De temps en temps, alors que nous parlions, les discussions aussi drôles qu'il pouvait les rendre tournaient à la tristesse. Je pouvais détecter une douceur dans sa voix. Quelques fois un larme dans ses yeux. Il ne trompait personne sauf lui-même. Mais c'était ainsi qu'il voulait les choses. Il avait été un survivant toute sa vie.
Les dessins de Joe apparurent dans deux numéros du Barbed Wire News (les Nouvelles des Barbelés), une publication du camp. Sous le titre de rubrique "Atelier Artistique" l'histoire suivante apparait sur le numéro onze daté du Vendredi 19 Mai 1944. Les courts articles n'ont aucune légende.
Ressemblant à un chalet suisse avec des dessins en couleur posés sur les fenêtres, GI semble être le plus grand Atelier de Dessins. Joe Pino de El Paso, au Texas, créait les dessins et Louis Skrzygnieckied de Buffalo, dans l'Etat de New York, les coloriait et les posait sur les fenêtres: "Day Break", notre dessin du moment fait partie de la collection. Aussi, une étude plutôt salace du "Picadilly Commando" et d'autres subtils dessins représentant la vie à la guerre.

He was reluctant to share his experiences with anyone. He never wanted to talk about the bad times, only the good times. He joked about the hard times to erase his mind from the terrible thoughts of war. But this self taught artist, that as a youngster emerged himself in his own world of make-believe with his comic books reveals his own history of imprisonment by a series of cartoons he drew and brought back with him after his discharge.

The collection of sixteen cartoons found at the beginning of each chapter tell his story. There were others, but time has faded them into the woodwork. His drawings uncover a world of hardship, sorrow and despair, much like his childhood. He retreated from the unpleasant by rejecting all thoughts of misery. He dwelled on the happy times only, jokingly telling stories of his buddies playfulness and the fun times they spend together.

But his works reveal another side to the trauma that cluttered his mind. The head wound Joe suffered in the fatal crash of his airplane left a scar three inches long over his right eye. That physical scar had long disappeared, but the psychological and emotional scars remained within him.

Talking about his prisoner of war experiences was difficult for him. Remembering the events of his imprisonment and reminiscing of this near brush with death as he read the eyewitness letters would bring a change in his disposition. He would pace the floor of his shop unable to answer my questions. He would stare at the ceiling as if remembering his buddies and the closeness they shared. Then after a few moments of silence, he would recover his composure and would try with difficulty to change the subject to more pleasant times. At times, as we talked, discussions as funny as he could make it, turned to sadness. I could detect a softness in his voice. Sometimes a tear in his eyes. He fooled no one but himself. But that is the way he wanted it. He had been a survivor all his life.

Joe’s cartoons appear on the two issues of the “BARBED WIRE NEWS ”, A CAMP PUBLICATION. Under the heading of “ART SHOPPE” the following story appears on the issue number eleven dated Friday May 19, 1944. The short articles shows no by-line (see endnote) .

Looking like a Swiss chalet with color cartoons gracing its windows, Gl seems to be the Lager Art Shoppe. Joe Pino of El Paso, Texas created the cartoons and Louis Skrzygnieckie from Buffalo, New York colors and slaps them on the glass “DAY BREAK our current cartoon is a feature of the collection. Also, a rather salacious study of “PICADILLY COMMANDO” and other clever sketches depicting Kriege life.

(endnote) These newspapers are available here : http://www.libraries.psu.edu/findingaids/1538.htm