Pisseleux 6fev1944 10:41AM
Par une matinée grise, un bombardier américain crêve les nuages au dessus d'un village et tombe en morceaux dans les rues: une tragédie et un double miracle vont unir le village et les Etats Unis de générations en générations.

Pisseleux 2014 Contact Pisseleux 2014
Les témoins des évènements et ceux qui ont fait vivre ce lien d'amitié franco-américain
Extraits traduits du livre de Pete Flores évoquant les souvenirs de Joe Pino après la guerre.
Pete Flores racontant la libération de Joe Pino par l'armée américaine.

Il y avait une histoire que Joe était fier de raconter. Il semble comme s'il s’agissait du seul bon souvenir que Joe avait de toutes ses expériences traumatiques. C'était le jour où les prisonniers furent libérés du camp de Moosburg dans l'intérieur de l'Allemagne. Comme d'habitude, il se souvenait que tous les prisonniers étaient levés très tôt un matin froid et nuageux. Comme il était coutume, tous les prisonniers se tenaient en ligne au garde-à-vous prêts à être comptés. Ils sont restés debout pendant ce qui leur a semblé durer des heures, jusqu'à ce qu'ils réalisent que le camp avait été déserté par les gardes allemands pendant la nuit. Seuls enfin, ils se sont mélangés dans la cour du camp parlant à voix basse, dans l'incertitude de leur situation.

Alors que les rayons du soleil illuminaient l'horizon distant, une colonne de chars lourds de l'armée de terre s'aligna sur le monticule à environ 500 mètres de là. Surpris à la vue de machines de guerre côte à côte sur cette colline, l'appréhension des prisonniers tourna à la peur, pensant que l'armée allemande dans sa retraite du front anéantirait la population du camp avant de prendre le chemin de la maison en battant retraite.

Le cliquetis d'une centaine de chars pénétra le silence matinal, alors que la colonne avançait jusqu'à environ 200m de l'entrée du camp. Soudain, comme si l'ordre de donner la charge était donné, un char unique s'est séparé du principal groupe et se rue à pleine vitesse vers le portail, laissant derrière lui une trace de poussière. Tout en haut de la tourelle du char solitaire approchant de la porte se tenait un mitrailleur, mitrailleuse en main, bandes de munitions en bandoulière sur la poitrine, des lunettes noires occultant ses yeux et une attitude très déterminée tandis que l'énorme machine entra dans le camp en traversant la porte dans un fracas. Reconnaissant l'étoile blanche et les marquages sur le côté du char indiquant le groupe Patton, les prisonniers se mirent à hurler "Patton", "Patton", tandis que le char s'approchait. Au lieu de ça ils furent surpris de voir que l'homme menant la colonne n'était qu'un caporal qui montrait tous les traits du puissant guerrier. Le reste de la colonne de chars entourait le camp dans une démonstration de force. Les écoutilles des chars se levèrent, les têtes sortirent des chars, tandis que de centaines de nouveaux visages leurs firent signe en guise de bienvenue pour un retour à la liberté.

C'est une histoire dont Joe se souvient et la seule qu'il se proposait de raconter à quiconque.

There was one story Joe was proud to tell. It seems as if this was the only good recollection Joe had of all his many traumatic experiences. It was the day the prisoners were liberated from camp in Moosburg in the interior of Germany. As usual, he recalls, all the prisoners were up very early one cold and cloudy morning. As was the custom for all prisoners to line up at attention ready to be counted. They stood for what seemed like hours, until they realized that the camp had been deserted by the German guards during the night. Alone at last, they mingled in the camp yard talking in low tones, unsure of their situation.

As the sun’s rays illuminated the distant horizon, a column of heavy army tanks lined the knoll approximately 500 meters away. Startled at the sight of the war machines side by side on that hill, the prisoners apprehension turned to fear, thinking that the German army in its retreat from the war front would annihilate the camp’s population before they headed back home in defeat.

The rumble of a hundred tanks penetrated the morning silence, as the column moved forward to about 200 meters from the camp’s gâte. Suddenly, as if the order to charge was given, a single tank separates itself from the main body and rushes at top speed towards the main gâte, leaving a trail of dust behind it. Atop the turret of the lone tank approaching the gate stood a gunner, machine gun in hand, ammunition bands across his chest, dark glasses covering his eyes and a very determined poise as the huge machine busts right through the gate into the camp. Recognizing the white star and the marking on the side of the tank indicating the Patton group, the prisoners fears turn to joy and jubilance. They jump and hug each other, knowing that they are free. Some prisoners yelled, “Patton, “Patton” as the tank draws near. Instead they were surprised that the man leading the column was only a corporal exhibiting all the traits of the mighty warrior. The rest of the tank column surrounds the camp in a show of force. Tank tops fly open, heads pop out of the tanks, as hundreds of new faces wave to welcome the prisoners back to freedom.

That is a story Joe remembers and the only one that he proudly offered to tell anyone.